Nous sommes nombreux à « travailler sur nous ». On cherche à remonter le fil de notre histoire jusqu’à notre vie intra-utérine. On veut savoir quelles sont les perceptions du fœtus, sources d’informations qui ont imbibé nos cellules in utero. Et surtout, on désire aujourd’hui maîtriser ce que l’on transmet à notre bébé pendant la grossesse. Par amour et conscience, on veut lui insuffler des ondes positives pour garantir son bien-être et son développement dans la sérénité. Cette quête du bien-être pour notre enfant s’inscrit dans le processus d’évolution du regard de la société sur l’enfant. Si vous avez lu cette introduction, il est fort probable que vous souhaitiez savoir ce que votre bébé capte, par quels moyens et comment vous pouvez influencer positivement les perceptions du fœtus…
« Il convient d’abord de ressentir pour être : la sensorialité précède la connaissance et l’action »
Marie-Claire BUSNEL & Anne HERON, Le développement de la sensorialité fœtale.
La chronologie du système sensoriel s’affine au cours des études, notamment, à Munich, avec le chercheur Julien Pontabry.
Le système nerveux se construit dès la 4e semaine. Puis les premiers neurones se forment et se multiplient. À la 8e semaine, les récepteurs cutanés apparaissent sur la lèvre supérieure, les mains et les pieds en même temps que se forment ensuite les capteurs olfactifs. Pendant le 3e mois, les bourgeons gustatifs prennent leurs fonctions. Au quatrième mois, les hémisphères apparaissent, le cortex se développe et les échanges cérébraux s’activent. Au cours du 2e trimestre, le cortex cérébral permet déjà au fœtus de recevoir des informations sensorielles. C’est au tour de l’ouïe de se développer au cours du 6e mois, et enfin de la vue au 7e mois. Le sens du toucher se développe via les frottements et caresses du bébé au contact de paroi utérine et du liquide dans lequel il baigne.
Les études s’appuient sur les échographies afin d’observer les réactions de plaisir ou de dégoût du bébé face aux saveurs et aux odeurs transmises, surtout en fin de grossesse. Il s’avère que les fœtus préfèrent la saveur sucrée. Cette réaction est instinctive, selon certains chercheurs. Par exemple, nous porterions en mémoire les associations sucrées/bénéfiques et amères/toxiques des premiers hommes. Mais les goûts du bébé prennent aussi racine dans sa vie fœtale puisque les saveurs qui lui sont transmises par le liquide amniotique construisent sa mémoire gustative.
Les aliments ingérés par la maman en fin de gestation sont mémorisés comme saveurs repères pour le bébé après la naissance. Ainsi si durant votre grossesse vous avez l’habitude de consommer des plats épicés par exemple, lorsque vous allaiterez votre nouveau-né, celui-ci sera réconforté par la saveur de votre lait maternel, identique à son expérience utérine. Et à 5-6 mois, l’enfant sera attiré par ces mêmes saveurs lors de la diversification alimentaire. Ce processus est identique pour l’odorat.
Après sa naissance, le nouveau-né porte en mémoire les sons qui ont bercé sa vie prénatale : la voix de sa maman, de son papa, les autres enfants, l’aboiement d’un chien ou la musique fréquemment écoutée, notamment en fin de grossesse. Il est donc déjà familier avec son environnement, selon Alban Lemasson, directeur de l’EthoS à Rennes. Les fœtus sont capables d’associer les sons entendus avec les émotions de leur mère. Par exemple, il est capable d’associer la joie ressentie par sa maman à l’écoute d’une voix ou d’une musique. Par conséquent, il ressentira cette émotion lorsque lui-même entendra ces mêmes stimuli.
Sara Auster, dans son ebook traduit de l’américain Bain de son explique que « Le corps a une mémoire cellulaire. Une fois que vous avez fait une première séance de sonothérapie, il va les fois suivantes réussir à aller plus vite ou plus profondément dans un état méditatif ».
Quels que soient les sentiments ressentis, l’amour, la joie, la crainte, la peine ou encore un choc, notre système hormonal entre en action. Notre cerveau ordonne aux glandes la sécrétion des différentes hormones : dopamine, endorphine, adrénaline, cortisol ou encore ocytocine. En période de grossesse, les hormones se retrouvent dans le liquide amniotique. Toutefois, en dehors d’un choc qui entraîne une forte émission à un moment T, c’est l’état d’esprit dominant de la femme enceinte qui est important, car ce sont les hormones sécrétées de façon régulière qui impactent le bébé.
C’est pour cela qu’il est bénéfique de ralentir le rythme de nos journées quand on attend un bébé. Cela peut être le bon moment pour débuter en méditation, cette pratique étant un excellent moyen pour apprendre à devenir consciente des émotions qui nous traversent.
Les dernières découvertes confirment que le bébé ressent les émotions de sa maman au cours des différentes activités de celle-ci. Toutefois, le Pr Roegiers rappelle de prendre du recul, car à notre époque nous sommes encore à l’étude. Même s’il est tentant de définir un psychisme du fœtus, il est de rigueur selon lui d’isoler les projections parentales et sociétales. D’ailleurs, bien que les chercheurs défendent solidement la transmission des émotions maternelles, « pour ce qui est de la santé psychique de l’enfant, il n’existe aucun argument pour penser que les émotions positives ou négatives des parents déterminent en anténatal les éprouvés de l’enfant ». C’est ce qu’affirme Daniel Mellier, directeur du laboratoire Psychologie et neurosciences de la cognition et de l’affectivité à l’Université de Rouen.
Le bébé est donc en communion directe avec sa maman et son environnement à travers les sons, les émotions et l’alimentation. Les précautions prises pour que la maman se sente bien sont indéniablement justifiées à condition de ne pas chercher à maîtriser absolument tout ce que l’on transmet au bébé, ce qui provoquerait de l’inquiétude. Nous pouvons garder en tête l’importance de vivre une grossesse sereine, dans un environnement sain, agréable et aimant pour favoriser un état d’esprit positif !
Dans l’épisode 2 du module 2 Le parent parfait n’existe pas !, Julie Martory nous guide pas à pas au fil de ces neuf mois de création, dans un épisode qui nous rappelle la magie du corps humain !
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