Découvrez l’histoire fascinante d’une femme qui a révolutionné l’éducation. En plaçant l’enfant au cœur de son apprentissage, Maria Montessori a bouleversé les méthodes traditionnelles. Son approche visionnaire inspire encore aujourd’hui.
Qui était Maria Montessori ?

De l’enfance à l’université
Maria Montessori naît le 31 août 1870 à Chiaravalle, village de la région des Marches, en Italie. Enfant unique, elle grandit dans une famille bourgeoise, laquelle s’installe à Florence, puis à Rome. Son père, Alessandro, travaille ensuite comme inspecteur des finances de l’industrie du tabac et de sel. Renilde, sa mère, est comptable, passionnée de littérature.
Durant son enfance, Maria reçoit une éducation catholique sévère, de la part de son père. Cela aura probablement un impact sur sa vision future de l’éducation.
Élève intelligente et cultivée, elle entre, à quatorze ans, au collège technique Michelangelo Buonarroti, malgré l’opposition de son père. Deux ans plus tard, elle en sort diplômée. Elle poursuit son cursus scolaire dans le lycée technique Leonardo da Vinci, puis décroche son bac en 1890. Passionnée de biologie, elle s’inscrit à l’université en section sciences naturelles.
Ses parents ambitionnent qu’elle devienne enseignante. Maria projette de devenir médecin, une voie professionnelle que son père désapprouve, mais que sa mère encourage.
Bravant les obstacles de son époque, en raison de son genre féminin, la jeune femme parvient à obtenir une bourse et à intégrer la faculté de médecine La Sapienza, à Rome.
Elle tient tête durant ses années de faculté à une communauté scientifique majoritairement masculine qui lui impose des règles strictes. À 26 ans, elle acquiert son diplôme de docteur en médecine, et devient l’une des premières femmes médecins italiennes. En outre, elle décroche une licence en biologique, psychologie et philosophie, qui lui permet de se spécialiser en neuropsychiatrie.
De la médecine à l’éducation des enfants
Durant ces études, Maria Montessori est affectée à la clinique psychiatrique de l’Université de Rome. Elle y observe des enfants et des adultes souffrant de troubles mentaux, regroupés dans des espaces communs et dénués d’occupation. Face à ce constat, l’étudiante remet en question les solutions médicales et pharmaceutiques. Persuadée qu’une approche pédagogique adaptée à ces enfants est la réponse à leurs difficultés de développement, elle expérimente les prémices de sa future méthode éducative. Les enfants se métamorphosent. Les résultats obtenus sont surprenants.
Sa nomination comme directrice de l’école orthophrénique de Rome est un tremplin pour élaborer sa méthode avant-gardiste d’éducation. Elle fonde sa première « Casa dei Bambini » le 6 janvier 1907 dans le quartier défavorisé San Lorenzo, à Rome.
En 1929, elle s’implique dans la fondation de l’Association Montessori Internationale (AMI) pour assurer la pérennité et la diffusion de sa pédagogie.
Afin de partager et de diffuser les fruits de ses observations et de ses recherches, Maria Montessori s’investit dans l’écriture de nombreux livres. Ces publications, loin de se limiter à une simple narration de ses expériences, se diversifient en deux catégories :
- des manuels fournissant des outils concrets et des instructions détaillées pour la mise en œuvre de sa méthode pédagogique ;
- des écrits plus scientifiques et analytiques, dans lesquels elle expose ses conceptions sur le développement de l’enfant, les principes éducatifs qui sous-tendent sa méthode, et l’importance d’un milieu adapté aux besoins fondamentaux des enfants.
Maria Montessori, figure emblématique des droits des femmes
Son dévouement à la cause de femmes se manifeste tout au long de sa vie, se mêlant étroitement à son parcours professionnel.
Dès 1896, elle participe au Congrès international des femmes à Berlin, durant lequel elle s’exprime au nom de millions de femmes italiennes, réclamant l’égalité salariale et de meilleures conditions de travail. Cette prise de position audacieuse pour l’époque témoigne de son adhésion précoce en faveur des droits des femmes.
À travers son approche pédagogique, elle procure aux filles les mêmes opportunités d’apprentissage que les garçons. Ainsi, elle contribue à déconstruire les stéréotypes sexistes et à ouvrir de nouvelles voies pour les femmes.
Son engagement féministe ne se limite pas au domaine de l’éducation. Elle milite également pour la paix et pour une société plus juste et équitable, dans laquelle les femmes ont leur place. Par ailleurs, en 1937, elle soumet la création d’un « parti social de l’enfant », convaincue qu’une réforme du système éducatif garantit à l’enfant justice, harmonie et amour pour son épanouissement.
Maria Montessori s’éteint à Noordwijk, aux Pays-Bas, le 6 mai 1952, à l’âge de 82 ans.
Comment Maria Montessori a forgé sa pédagogie révolutionnaire ?

Lorsque Maria Montessori travaille comme assistante au sein de la clinique psychiatrique de l’université de Rome, elle se confronte à la réalité des enfants présentant des déficiences intellectuelles. Consternée de les voir dans un espace dénué de stimulation, privés de jeux et d’occupation adaptés à leur âge, elle décide d’agir.
Assurée du rôle essentiel de la manipulation et du jeu dans le développement cognitif, elle crée un espace dédié uniquement aux enfants. Elle leur propose des jeux qu’ils ont la liberté de manier à leur guise. Le résultat est miraculeux. Alors que les scientifiques déclaraient ses enfants comme des idiots incurables, ils s’épanouissent aux côtés de Maria Montessori, apprenant à lire, à écrire et à compter.
Reconnue pour son expertise grandissante, elle est invitée en 1898 à présenter ses travaux lors du Congrès Pédagogique de Turin.
Durant ses années de direction de l’école orthophrénique de Rome, elle s’inspire des études et des méthodes éducatives de deux médecins et pédagogues français. Elle consulte les ouvrages du médecin Jean Itard relatant son travail effectué sur l’éducation et la réinsertion dans la société de l’enfant sauvage Victor. En parallèle, elle étudie les méthodes éducatives des enfants attardés mentaux du pédagogue Édouard Séguin.
S’appuyant sur ses acquis, Maria Montessori développe un matériel pédagogique innovant, conçu pour stimuler les sens et favoriser l’instruction des enfants en difficulté.
Les résultats de sa méthode pédagogique obtenus auprès d’enfants en situation de handicap dépassent toutes les attentes de Maria Montessori. Forte de son succès, elle décide d’appliquer sa méthode aux enfants non déficients, convaincue que chacun d’entre eux possède un potentiel immense.
La « Casa dei Bambini », dans laquelle elle accueille des enfants défavorisés de 3 à 6 ans, devient un véritable laboratoire pédagogique. Considérant que l’enfant est né pour apprendre avec un cerveau différent de celui des adultes, elle mise sur sa curiosité naturelle, sa faculté de concentration et l’autonomie pour élaborer sa méthode.
Les périodes sensibles
Lors de ses observations, Maria Montessori remarque que le jeune enfant possède une faculté cognitive unique, qu’elle nomme « l’esprit absorbant ». Ce potentiel remarquable lui permet d’assimiler et d’intégrer de manière inconsciente et profonde les éléments de son environnement. Telle une éponge, il s’imprègne de tout ce qui l’entoure : les sons, les images, les odeurs, les sensations tactiles, les interactions sociales, les modèles de comportement, etc.
Cette absorption constante contribue à la construction de sa personnalité, de son identité et de sa compréhension du monde. Le cadre dans lequel évolue l’enfant joue donc un rôle majeur dans son développement, car il lui fournit la matière première à partir de laquelle il se construit.
Elle définit alors six phases transitoires de développement, de la naissance à l’âge de six ans, qu’elle nomme : les périodes sensibles.
- Période sensible de l’ordre (0 à 6 ans) : la constance dans l’environnement de l’enfant (objets, relations, rangement) est un pilier fondamental pour satisfaire son besoin de sécurité, comprendre le monde qui l’entoure et les relations humaines.
- Période sensible du mouvement (0 à 5 ans) : en travaillant la coordination motrice, l’enfant mobilise son intelligence, son corps et sa volonté.
- Période sensible du langage (0 à 6 ans) : l’attrait du langage est spontané chez l’enfant. Il est donc nécessaire de satisfaire son besoin d’expression en l’immergeant dans un environnement linguistique étoffé.
- Période sensible sensoriel (0 à 6 ans) : grâce à ses sens, l’enfant explore son milieu et acquiert ainsi les clés pour le comprendre.
- Période sensible des petits objets (1 à 2 ans) : l’attention de l’enfant est attirée par les détails et les petits objets.
- Période sensible du comportement social (3 à 6 ans) : l’enfant ressent un besoin d’interactions sociales hors du foyer. Il découvre la vie en communauté et ses codes sociaux au sein de l’école.
Durant ces périodes, l’enfant est particulièrement réceptif à un type précis de stimuli ou d’activité, qu’il explore avec intensité et une concentration remarquable. Il apprend alors sans effort conscient, et éprouve une joie profonde dans ce processus d’acquisition.
Les quatre plans de développement
Maria Montessori distingue quatre étapes de croissance qu’elle nomme les « plans de développement ». Ces derniers concernent les aspects physiques, mentaux, sociaux et psychologiques. Durant ces étapes, l’enfant interagit socialement tout en développant sa personnalité en réponse à la satisfaction de ses besoins.
- Aide-moi à être et à agir par moi-même (0-6 ans)
Ce plan concerne la phase de la petite enfance, durant laquelle l’enfant devient autonome. Il explore le langage, affine la préhension, enrichit ses perceptions sensorielles, se prépare à lire, écrire et compter. - Aide-moi à penser par moi-même et à découvrir le monde (6-12 ans)
Durant le cycle de l’enfance, le jeune enfant expérimente la responsabilité et développe son sens moral. Il acquiert des connaissances et découvre l’univers qui l’entoure. - Aide-moi à vivre avec les autres (12-18 ans)
L’adolescent entre dans la phase de l’indépendance sociale dans laquelle il façonne ses capacités à s’épanouir dans une vie communautaire. - Aide-moi à m’engager dans la société (18-24 ans)
Le jeune adulte expérimente l’indépendance spirituelle et morale.
Le rôle de l’éducateur
Maria Montessori transforme radicalement la mission de l’enseignant. Elle lui assigne une posture d’observateur et de guide, pour accompagner l’enfant sur le chemin de sa construction.
Grâce à des interventions discrètes et pertinentes, il contribue à instaurer un climat de confiance, de liberté, de sérénité et de respect mutuel. Cet environnement bienveillant stimule l’enfant à prendre des initiatives et à s’épanouir.
Quels sont les principes de la pédagogie Montessori ?

Pour Maria Montessori, chaque enfant dispose d’un potentiel infini lui permettant d’être l’acteur de sa propre construction. « Tout enfant est un roi en marche vers l’aurore » affirmait-elle.
Pour l’aider à devenir un adulte autonome, responsable et résilient, elle établit sa pédagogie sur quatre principes :
- le respect du rythme d’apprentissage ;
- le libre choix de l’activité ;
- apprendre par l’expérience ;
- l’autodiscipline.
1 – Le rythme d’apprentissage dans un environnement préparé
Dans la pédagogie Montessori, le concept de la salle de classe est totalement transformé. Il ne s’agit plus d’une classe, mais d’une ambiance, c’est-à-dire un environnement préparé, en fonction des périodes sensibles, afin d’optimiser le potentiel de l’enfant.
Conçu pour favoriser l’autonomie de l’enfant et lui permettre de se révéler, il ne se limite pas au simple aménagement d’un espace. Il englobe aussi des aspects temporels, humains et sociaux.
Ordonné et esthétique, l’environnement est adapté à la taille et aux capacités de l’enfant. Le mobilier est ergonomique et l’ambiance dispose du matériel didactique Montessori. Celui-ci est présenté sur des étagères basses, accessibles, encourageant ainsi l’enfant à choisir son activité et à travailler de manière autonome.
Des plages de temps non fragmenté d’activités sont définies. Permettre à l’enfant de s’investir dans une activité aussi longtemps qu’il le désire favorise l’épanouissement de ses intérêts et lui accorde le temps indispensable à son développement intellectuel, en respectant son propre tempo.
Ce temps dédié à la découverte, la manipulation du matériel, la pratique, et à l’étude, facilite la concentration. Le programme des matinées et des après-midi d’une ambiance Montessori propose des sessions de travail autonome de deux heures et demie à trois heures, individuelles ou collectives selon l’âge de l’enfant.
Une ambiance Montessori, c’est aussi un lieu de vie où l’enfant se construit aussi avec son entourage humain. C’est pourquoi, elle regroupe des enfants d’âge différents, contrairement à une classe ordinaire. Dans les écoles Montessori, les ambiances sont définies de la sorte :
- la communauté enfantine (enfants de 2 à 3 ans) ;
- la maison des enfants (enfants de 3 à 6 ans) ;
- l’ambiance élémentaire (enfants de 6 à 12 ans).
Du fait de la mixité d’âge au sein d’une ambiance, l’enfant devient plus autonome, accroît sa confiance en soi et apprend à respecter autrui.
2 – La liberté de choisir
Dans une ambiance Montessori, les enfants choisissent librement leurs activités parmi un éventail de propositions correspondant aux enjeux de la période sensible concernée.
Les activités s’articulent autour de quatre domaines :
- vie pratique ;
- langage ;
- mathématiques ;
- sensoriel.
Afin de stimuler l’activité spontanée et l’indépendance, le matériel est élaboré à l’échelle de l’enfant, tant en termes de taille que de poids. De la sorte, il est capable de les manier aisément, sans recourir à l’aide d’un éducateur. L’attrait esthétique des objets, par leurs matériaux, leurs couleurs et leurs formes harmonieuses, suscite la curiosité. De même, cela encourage la découverte et la manipulation selon les intérêts et les goûts instinctifs.
3 – Apprendre par l’expérience
La manipulation est comparable à une démarche expérimentale, durant laquelle l’enfant procède par une succession d’essais et d’erreurs. Cela l’incite à étudier de nouvelles possibilités, dans une recherche constante d’exactitude, dépourvue de l’intervention d’un adulte. Il parvient à constater ses erreurs visibles et à les corriger, assimile les notions, et passe de l’expérimentation à la conceptualisation. Par ricochet, il s’autoévalue, renforce son attitude autonome et sa faculté de concentration, par la répétition d’une activité à son propre rythme.
4 – L’autodiscipline
L’autodiscipline, dans la pédagogie Montessori, ne signifie pas l’obéissance passive à des règles imposées. Il s’agit plutôt d’encourager le développement d’une discipline intérieure, d’une capacité à se concentrer, à persévérer et à gérer ses propres actions.
Elle découle naturellement des principes précédents. Le libre choix motive l’enfant à s’investir dans son travail. Le respect du rythme lui permet de progresser sereinement. L’apprentissage par l’expérience renforce son autonomie.
L’environnement préparé, avec ses règles claires et son organisation, contribue également à favoriser l’autodiscipline. L’enfant apprend à respecter l’environnement, le matériel et autrui. Cette autodiscipline est une base solide pour devenir un adulte responsable et autonome.
Comment a été diffusé le travail de Maria Montessori ?

C’est le succès retentissant de la Casa dei Bambini de Rome et l’enthousiasme des éducateurs Montessori pour cette pédagogie qui attise la curiosité au-delà des frontières italiennes.
L’histoire du mouvement pédagogique Montessori à l’international débute en 1911 aux États-Unis. La journaliste américaine, Josephine Tozier, se rend à Rome pour rencontrer Maria Montessori et observer ses méthodes. À son retour dans le pays de l’oncle Sam, elle publie un article de 17 pages, illustré de multiples photos, dans le McClure’s Magazine. Celui-ci s’intitule : « An educational Wonder-Worker, The methods of Maria Montessori » (Une magicienne de l’éducation, les méthodes de Maria Montessori). La réaction du lectorat est instantanée et le magazine reçoit du courrier des quatre coins du pays. Les lecteurs sont intrigués et réclament plus d’informations sur cette pédagogie innovante.
Article après article, les lecteurs américains découvrent les principes de la pédagogie Montessori. Mais aussi la vie dans les écoles, le matériel didactique ingénieux et l’initiative de l’éducatrice Anne Everett George qui ouvre la première école Montessori à New York.
L’intérêt grandit, les personnalités s’en mêlent. En 1912, Mabel Gardiner Hubbard Bell, l’épouse du scientifique Alexander Graham Bell, franchit les portes de l’école new-yorkaise. Séduite par l’approche Montessori, elle propose à Anne E. George d’implanter une seconde école, cette fois dans son propre manoir de Washington. L’effervescence est palpable ; un véritable mouvement est en marche.
L’année 1913 marque un tournant décisif. Face à l’engouement croissant, les Bell, Anne E. George et Samuel McClure unissent leurs forces pour fonder la National Montessori Educational Association. Une structure, née avec la mission de propager et de promouvoir cette éducation alternative à travers l’ensemble du territoire américain. L’invitation lancée à Maria Montessori pour animer des conférences sur le continent américain, ne tarde pas à venir.
En décembre de la même année, la pédagogue de renom traverse l’Atlantique, accueillie à New York comme une véritable star, attendue par une nuée de journalistes. Son séjour est une succession de conférences, d’échanges passionnés, et d’inspirations partagées.
De 1911 à 1916, une centaine d’écoles Montessori s’ouvrent dans les États de New York et de Californie. L’attrait pour la méthode Montessori est tel que de nombreux Américains voyagent jusqu’à Rome pour se former auprès de la célèbre pédagogue.
Maria Montessori retourne aux États-Unis en 1915, en compagnie de son fils Mario. Ce périple les mène de Los Angeles à San Francisco, où elle continue d’illuminer les esprits par ses conférences.
En décembre 1915, elle quitte le Nouveau Monde pour s’installer à Barcelone. Elle diffuse son travail en Espagne et se consacre également à l’écriture de ses livres. Alors que la Première Guerre mondiale sévit en Europe, l’Espagne devient son point d’ancrage qu’elle partage avec les États-Unis.
Après la guerre, son élan de diffusion reprend de plus belle. En 1919, elle se rend à Londres pour fonder un centre de formation international. Cet établissement ouvre la voie à d’autres implantations en Autriche, en Allemagne, aux Pays-Bas, en Irlande.
La renommée de Maria Montessori continue de croître, traversant l’océan Atlantique Sud. En 1926, l’Argentine l’accueille pour une série de conférences.
L’année 1929 marque la création de l’Association Montessori Internationale (AMI), une institution pérennisant son héritage. Le premier congrès international Montessori se tient à Helsingrör, au Danemark, unissant les adeptes de cette pédagogie venus du monde entier.
À l’aube de la Seconde Guerre mondiale, Maria Montessori entreprend un voyage en Inde, à Madras, pour y donner une formation internationale inédite sur le continent asiatique. Durant son séjour en Inde jusqu’en 1946, elle se consacre à la diffusion de sa pédagogie, assistée de son fils, et à la rédaction de nouveaux ouvrages.
Son retour en Europe ne signifie pas la fin de son engagement. Bien au contraire, elle poursuit inlassablement la diffusion de sa méthode, multipliant les centres de formation et les conférences, jusqu’à son dernier souffle en 1952.
Le paradoxe Montessori avec son fils
La vie de Maria Montessori, femme de science et pédagogue visionnaire, est marquée par un paradoxe poignant concernant sa maternité.
Alors qu’elle travaille à la clinique psychiatrique universitaire de Rome, elle entame une relation amoureuse avec le docteur Giuseppe Montesano, et tombe enceinte. Elle accouche secrètement à l’étranger de son fils, Mario, en 1898.
Cependant, dans l’Italie conservatrice de l’époque, une femme médecin, non mariée, était confrontée à un choix déchirant : se marier et élever son enfant ou renoncer au mariage et à la maternité pour poursuivre sa vocation professionnelle.
Maria Montessori, déterminée à perpétuer sa carrière scientifique et à développer sa pédagogie, fait le choix douloureux de ne pas épouser Giuseppe Montesano. Cette décision eut une conséquence directe sur la vie de son fils. Pour protéger sa carrière et éviter le scandale social, Maria Montessori se contraint à vivre séparée de Mario. Il est confié à une famille d’accueil vivant à la campagne, pendant les premières années de sa vie. Afin de maintenir un lien affectif, Maria se rend le plus souvent possible chez la nourrice, bien qu’elle n’ait pas dévoilé à son fils qu’elle est sa mère.
Lorsque Renilde Montessori décède, Maria envoie une lettre à Mario pour lui révéler qu’elle est sa mère biologique. Il a alors quinze ans, et choisit de rejoindre sa mère. Il devient son collaborateur dévoué, l’accompagnant dans ses voyages et contribuant à la diffusion de la pédagogie Montessori à travers le monde.
Cette situation complexe met en lumière les contraintes sociales et les sacrifices auxquels les femmes étaient confrontées à cette époque pour concilier ambitions professionnelles et vie personnelle, un dilemme qui résonne encore aujourd’hui.
Si vous souhaitez vous former à la pédagogie Montessori, de nombreuses ressources sont disponibles pour approfondir vos connaissances.
Découvrez également notre dossier sur les chambres Montessori, conçues pour offrir un environnement favorisant l’autonomie et l’épanouissement de l’enfant dès son plus jeune âge.
SOURCES
Podcasts
Maria Montessori, le mystère de l’enfant – France Culture
Qui était vraiment Maria Montessori ? – RFI
Maria Montessori : « L’enfant est un roi en marche vers l’aurore » – France Culture
Livres
De l’enfant à l’adolescent – Maria Montessori (édition Desclée de Brouwer)
Articles
Maria Montessori, pionnière de l’éducation – Séries d’été Le Monde
Maria Montessori et la diffusion de la pédagogie montessorienne aux Etats-Unis – Open Edition Journals