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Aux origines de l’éducation positive | 2 figures importantes

Le fondement de l’éducation alternative avec Alfred Adler, Rudolf Dreikurs et autres figures

Afin de saisir le pourquoi du comment des nouvelles méthodes éducatives qui nous engage un pas en avant, petit retour en arrière, aux origines de l’éducation positive. C’est dès la fin du 19e siècle que l’aventure débute. La connaissance acquise sur le fonctionnement de l’humain marque un avant-goût de ce que les neurosciences apporteront plus tard pour l’étude du cerveau ou l’élaboration de nouvelles méthodes éducative. De la psychologie des profondeurs à l’éducation alternative, voici deux hommes qui ont su inspirer un nouveau regard sur l’enfant et aider à inventer des méthodes éducatives plus bénéfiques.

 

Alfred Adler et Rudolf Dreikurs,
un séisme aux origines de l’éducation positive

Alfred Adler

Courant fondateur de l’éducation positive actuelle, les travaux d’Alfred Adler prennent forme à la fin des années 1900.

Autrichien né en 1870, il souffrait de rachitisme. Devenu docteur en médecine en 1895, il se montre admirateur du travail de Freud et accorde une importance particulière à la recherche sur le psychisme et la psychanalyse. 

Ses études mettent en évidence qu’un déséquilibre organique (une maladie) a un impact sur le psychisme : les sentiments d’insécurité et d’infériorité ressentis créent une disharmonie de l’être. Mais un phénomène se met à l’œuvre : la compensation psychique d’infériorité organique. Le corps prouve qu’il est capable d’accentuer un trait mental afin de retrouver le sentiment de supériorité d’une façon adéquate. 

D’ailleurs, « les hommes les plus remarquables sont souvent défavorisés physiquement ; en surmontant leurs infériorités organiques, ils développent des aptitudes inhabituelles. » Alfred Meyer, Encyclopédie Universalis.

Mais Adler observe aussi l’inverse. Ainsi, l’environnement a un impact sur le fonctionnement interne de l’être. Il démontre que des exigences fortes et répétées qui font ressentir un sentiment d’insécurité et d’infériorité placent l’organisme en déséquilibre. Celui-ci cherche perpétuellement à s’adapter à l’exigence est c’est la disharmonie qui s’installe. En fait, la tension psychique est telle que les systèmes nerveux végétatif et endocrinien sont altérés si ces conditions durent dans le temps. 

Les principes adlériens, aux origines de l’éducation positive, ont largement contribué au développement de la psychopédagogie.

Rudolf Dreikurs

Autrichien né en 1897, le psychologue collabore principalement avec Adolf Adler. Il adhère à ses principes et a notamment élaboré des méthodes scolaires visant à entretenir la liberté et la responsabilité de l’enfant.

Pour lui, rien de tel que d’instaurer la routine et les habitudes pour créer la stabilité et la tranquillité, facteurs de disponibilité psychique pour l’apprentissage et la découverte. C’est ainsi qu’il peut se construire de façon consciente et saine, sans se préoccuper de s’adapter à un environnement en désordre.

De plus il met en avant le caractère néfaste de la notation et de la punition. À la place, il prône l’encouragement de l’enfant à prendre conscience de ses comportements et à devenir responsables des conséquences. 

En effet, il démontre qu’un jeune enfant éduqué sans responsabilité ni sécurité deviendra un adulte présentant des troubles de comportement.

 

Aux origines de l’éducation positive, on retrouve aussi Emmi Pikler et Maria Montessori

Maria Montessori

Maria Montessori est née en 1870 en Italie. Passionnée de biologie, philosophie et psychologie, elle devient docteur en médecine en 1896. Elle crée sa méthode pédagogique ou elle met un point d’honneur à observer et laisser faire l’enfant sans le juger tout en assurant sa sécurité. Puis elle forme des professeurs à sa façon d’accompagner les enfants : la pédagogie Montessori

Emmy Pikler

Pédiatre hongroise née en Autriche en 1902, elle déduit de ses observations que le jeune enfant de moins de trois ans a besoin d’autonomie et qu’il peut décider de ses apprentissages. Pour elle, l’adulte intervient pour l’accompagner, mais pas pour le diriger. Ses interventions auprès du petit enfant doivent exprimer une autorité bienveillante. Les activités physiques et manuelles sont encouragées pour assurer son développement psychomoteur harmonieux. 

Lynn Lott et Jane Nelsen, les premières vagues

Animatrices de groupes parentaux autour de l’éducation, elles s’inspirent toutes deux des résultats obtenus dans leurs vies avec les principes adlériens et les livres de Rudolph Dreikurs. De leurs expériences mises en commun naissent des livres pédagogiques destinés aux professeurs, aux éducateurs et aux parents. Elles sont toutes deux aux origines de l’éducation positive aux États-Unis. Leur association « Discipline Positive » créée en 2004 permet à cette vision de se propager à travers le monde. 

Les neurosciences, l’amplification des découvertes aux origines de l’éducation positive

Aujourd’hui, la pédagogie alternative est enrichie des études des neuroscientifiques. La neuroimagerie a déjà permis une meilleure compréhension de la dyslexie et la dyscalculie pour une meilleure prise en charge par exemple. L’exploration de l’anatomie du cerveau et de son fonctionnement n’a pas fini de faire évoluer notre connaissance des facultés cognitives

Les nombreux livres, séminaires et formations de croissance personnelle ont entraîné une remise en question des facteurs d’épanouissement de l’humain. Telles les vagues d’un océan, ces groupes d’individus animés par les effets du travail sur soi arrivent sur le rivage de l’éducation pour se heurter à des pratiques traditionnelles de masse qu’ils pointent du doigt. 

 

La parentalité positive, un tsunami dans la pédagogie

Après une révolution du tout biologique dans l’aspect physique de l’être qui promeut un corps sain, c’est une révolution biologique de l’esprit qui prend forme, porté par les différentes périodes de confinement… L’éducation est de plus belle remise en cause :

L’école à la maison connaît une augmentation forte depuis 10 ans et les méthodes pédagogiques bienveillantes et constructives ont le vent en poupe ! 

Comme un cheval lancé au galop, rien n’empêche l’éducation bienveillante d’inonder les territoires de la pédagogie et de la parentalité. Tous les courants se rassemblent sous l’aile de l’éducation positive pour assurer à nos petits chérubins une enfance heureuse, sur mesure, qui assure leur bien-être et mettre en avant leur potentiel individuel. 

Le but ? Leur donner les moyens de construire une vie collective saine et fraternelle. La révolution est politique : une autre éducation pour un nouveau modèle économique et social…

Ce sujet vous parle ? Recevez chaque trimestre le Magazine Innovation en Éducation pour ne pas en perdre une miette ! Plus qu’un magasine à feuilleter, sa richesse dans le domaine est inespérée ! 

Dans l’épisode 4 du module 3 Le parent parfait n’existe pas !, Stéphanie Brillant nous aide à comprendre en quoi nos comportements façonne nos enfants, à la lumière de l’exploration du cerveau …

www.disciplinepositive.fr

“Projet de loi confortant le respect des principes de la République : quelles mesures pour l’Éducation nationale ?”
www.education.gouv.fr

La conscience que la vie est plus riche que ce qu’on nous a fait croire transforme notre vision de l’éducation

L’esprit de l’éducation positive dépasse les règles concrètes et efficaces. Bien sûr, on aimerait des méthodes miracles pour éduquer son enfant avec bienveillance. Pour réaliser notre vision d’un quotidien sans heurts, on est prêt à suivre une foule de conseils et d’astuces pour parvenir à nos fins. C’est une belle intention, qui mérite toutefois d’être approfondie par un regard sur soi-même. La remise en question fait partie intégrante de la pratique d’une éducation différente. Et ce justement, car nous sommes dans une vague de parents qui oscillent entre conditionnements sociétaux et épanouissement des individus…

 

L’esprit de l’éducation positive insuffle la liberté d’être soi 

Travailler sur soi mène à sortir du conditionnement sociétal. Quand on y parvient, l’éducation qu’on veut offrir à ses enfants est en accord avec cette nouvelle vision de la vie qui s’est ouverte en nous. Et on se dit : « Pas question que mes enfants vivent dans le moule de la société ». Loin de soi l’idée que l’enfant est un être ignare qui doit répondre à ce qu’on attend de lui. Non. On est convaincu que l’on ne veut rien attendre de lui. Et c’est déroutant … ou pas !

 

C’est une prise de conscience partagée, qui donne force et confiance 

Le passage à l’action est déterminé par cette nuance : le ressenti du parent. Pense-t-t-il qu’il ne doit rien attendre de son enfant, qu’il ne veut rien attendre de lui ou qu’il n’attend rien de lui ? Car oui, on peut avoir connaissance des principes de l’éducation positive et se dire qu’on serait un meilleur parent en les appliquant, mais au fond de soi, ne pas l’avoir encore expérimenté dans sa propre existence.

Cela peut crée un frein pour savourer l’esprit de l’éducation positive. C’est pour cette raison que vouloir éduquer son enfant avec bienveillance ne suffit pas. 

L’esprit de l’éducation positive s’incarne dans une démarche holistique

Dans notre cheminement, on a réalisé qu’être soi-même est une des clés du bonheur et ne rime pas toujours avec individualisme. Il ne s’agit pas d’apprendre à l’enfant qu’il peut faire tout ce qu’il veut quitte à écraser ses semblables. Ce serait un but égoïste et anarchiste.

Au contraire, l’éducation positive est un pied de nez à ce concept dépassé. Devenir soi symbolise d’avoir trouvé une harmonie de vie. Cela implique de s’épanouir dans tous les domaines au fil des stades de son existence, y compris le plaisir de partager, d’aider et de comprendre l’environnement dans sa globalité afin de cocréer.

 

L’altruisme, maître mot de l’éducation positive

Fesser ou punir son enfant c’est lui faire comprendre que s’il n’agit pas comme nous le souhaitons, il se condamne à souffrir. S’il ne veut pas subir ces sévices, qu’il se plie à la règle établie. Ainsi conditionné et docile, il est plus facile à maîtriser (physiquement et intellectuellement, à la fois pour la société et pour les parents).

Une bonne remise en question nous a fait comprendre que cette autorité est une façon de le rabaisser. On préfère le respecter pour lui apprendre à se respecter et se donner de la valeur

Et c’est ainsi qu’il exprimera dans le monde sa capacité à « faire attention à l’autre ».

 

De l’esprit de l’éducation positive émane l’amour de soi

On a creusé. Et à force d’intériorisation et de recherche de compréhension de soi, une lumière a jailli : nous ne sommes pas ce qu’on nous a fait croire.

On reconnaît que nous avons été des enfants innocents et influençables. Et cette condition, commune à tous, a permis aux adultes chargés de notre éducation de nous faire croire que nous étions perfectiblesque nous leur faisions honte, que nous devions construire une carrière et que c’est comme ça! qu’il n’y avait pas à discuter !

Petit à petit, on a alors réussi à s’aimer en balayant ses croyances limitantes. Mais on a peur de les transmettre à nos enfants. Et puis, on rencontre l’éducation positive, reflet de notre vision pour éduquer son enfant avec bienveillance …

L’esprit de l’éducation positive, initier avant tout

Premièrement, l’enfant est naturellement curieux de son environnement et des autres humains qu’il rencontre. Il ne demande qu’à comprendre le monde qui l’entoure. Deuxièmement, il a une imagination débordante.

Les parents épanouis, qui sont en accord avec leurs aspirations vont dans le monde et suivent leurs passions avec confiance et enthousiasme,. Ils ont été éduqués de la sorte ou ils ont fait un chemin vers ce mode de vie. Ceux-ci sont plus enclins à autoriser leurs enfants à laisser libre cours à leur soif de découverte et d’imagination. L’enfant imite ses parents et le simple fait de vivre ainsi lui sert de premier modèle vers une vie enrichissante.

 

Lui donner les rênes de son propre avenir : l’intention ultime de l’éducation positive

Certains parents ont lutté pour se défaire des idéaux de leurs parents vis-à-vis d’eux. Et ils en sont arrivés à croire que tout part de l’éducation. Œuvrer pour l’autonomie physique et intellectuelle de leur progéniture devient leur crédo. Ne pas les élever dans une bulle, mais les ouvrir aux difficultés de la vie fait partie du jeu ! Les préparer à affronter la peur et surmonter les idées reçues tout en sachant demander de l’aide sans crainte fait grandir sa confiance, c’est éduquer son enfant avec bienveillance.

Ainsi, choisir son orientation à l’adolescence est plus aisé, car il a exploré différentes facettes de lui-même et a affiné ses préférences et son esprit critique. Se préparer à laisser son enfant prendre son envol est dans l’esprit de l’éducation positive.

Dans l’épisode 4 du module 1 Le parent parfait n’existe pas !, Charlotte Ducharme est convaincue que tout commence avant de devenir parents et invite à lire sa propre histoire éducative pour s’en libérer, se détourner des injonctions sociétales !

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