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Apprentissage de la propreté : 8 méthodes

Désirer que son enfant maîtrise ses sphincters avant l’entrée en maternelle devient un défi colossal pour les jeunes parents. Vous tentez de faire au mieux pour que votre chérubin se lie d’amitié avec son pot, mais le parcours est parfois semé d’embûches. Ne désespérez pas, armez-vous de patience et lisez cet article. Nous vous guidons pour que l’initiation de la continence soit un jeu d’enfant.

Quel est l’âge moyen pour apprendre la propreté ?

Le popotin « encouché » 24/24, c’est votre quotidien depuis la naissance de votre bébé. Vous êtes devenu expert.e en pose de couches et votre salle de bains ressemble à l’entrepôt de Pampers.

Depuis quelques mois, votre petit ange commence à faire ses premiers pas. Dans ce contexte, on s’interroge : est-il temps de retirer la couche ?

Certaines fois, cette transition devient une source de stress pour un enfant, car la normalité acquise depuis sa naissance consiste à porter une couche. Par conséquent, elle doit s’effectuer en douceur et avec patience.

En général, l’enfant est prêt pour l’apprentissage de la continence à partir de 18 mois. Pourquoi 18 mois ? Parce que de la naissance à cet âge, la maturation neurologique s’effectue et la transmission d’informations s’est élaborée.

« Ce n’est pas la peine de le mettre sur le pot, tant qu’il est incapable de monter et de descendre un escalier. » Cet adage de grand-mère est pertinent. Le fait de se tenir debout et d’avancer avec ses jambes implique un travail musculaire au niveau du rectum et des sphincters. Un enfant capable de s’accroupir, de grimper, de courir, possède un contrôle de la motricité globale. Il est alors prêt pour s’initier à maîtriser ses sphincters.

Toutefois, être prêt physiologiquement ne suffit pas. Il doit aussi être disposé psychologiquement, c’est-à-dire que le jeune enfant décide de devenir propre, a envie de grandir et d’apprendre. Cela se manifeste par un intérêt pour le pot, par l’emploi des mots pipi, popo, caca. Il désire imiter ses aînés et parents qui se rendent aux toilettes.

Ainsi, en théorie, le bambin est prêt pour l’apprentissage de la continence à partir de 18 mois. Cependant, chaque enfant possède son propre calendrier de maturité psychologique et physiologique.

Les 8 étapes pour apprendre tranquillement la propreté

apprendre la propreté bébé

« Rien ne sert de courir, il faut savoir partir à point ». La tortue de la fable de La Fontaine est un bon exemple. L’apprentissage de la couche au pot doit s’effectuer avec souplesse, sans pression psychologique et dans un esprit ludique. L’enfant doit évoluer avec confiance jusqu’à l’autonomie.

Étape 1 : préparer le terrain

Il s’agit d’expliquer à l’enfant qu’il est naturel d’aller sur le pot pour faire ses besoins. Pour réussir cette étape, plusieurs stratagèmes s’offrent à vous, comme :

  • lui lire des livres sur le sujet ;
  • décrire avec des mots simples comment fonctionne l’organisme, que faire ses besoins n’est pas sale, que les parents, la fratrie, les animaux le font ;
  • utiliser son doudou et ses jouets que vous mettez sur un pot miniature en racontant qu’ils ont envie de faire pipi ;
  • laisser l’enfant vous observer quand vous allez aux toilettes et lui expliquez pourquoi vous y aller ;
  • lui montrer ses aînés en exemple.

Étape 2 : choisir le pot avec l’enfant

Investissez votre enfant dans la sélection de son pot. Proposez-lui d’en essayer plusieurs, l’idée étant qu’il sente à l’aise et que ce soit un objet qui lui plaît. Au début de l’apprentissage, privilégiez le pot plutôt que le réducteur de toilettes. Si votre enfant insiste pour l’achat d’un réducteur, alors choisissez-le avec un marchepied.

Étape 3 : familiariser l’enfant avec le pot

Maintenant que l’enfant possède son pot, il est temps qu’il se l’approprie. Pour qu’il le considère comme un objet lui appartenant personnellement, incitez-le à le décorer. Encouragez son imagination en lui suggérant d’y coller des gommettes ou de le peindre.

Choisissez ensemble la place du pot. Le salon n’est pas approprié, alors qu’un endroit qui préserve l’intimité et pratique d’accès sera plus opportun. Pensez aussi à laisser quelques livres et des jouets à proximité du pot.

Étape 4 : commencer l’apprentissage du pot

Pour cette étape, soyez observateur, empathique et bienveillant.

Tout d’abord, détectez les moments où il salit sa couche et instaurez un rituel. Proposez-lui d’aller sur le pot lors de ces moments clés et accompagnez-le. Parlez-lui gentiment en lui expliquant qu’il peut faire pipi ou popo dans son pot comme papa et maman quand il en a envie.

Repérez également les signes annonciateurs des besoins, tels un dandinement, des grimaces, une interruption d’activité ou de la parole. C’est le moment de le mener gentiment vers le pot.

L’apprentissage doit être progressif. Limitez le temps sur le pot à cinq minutes et évitez de le contraindre. Lors de son premier succès, l’enfant sera peut-être intrigué ou angoissé, alors rassurez-le. Félicitez-le, encouragez-le à recommencer.

Vider toujours le pot avec lui, mais sans hâte, ni dégoût. L’enfant est fier de réussir à faire dans le pot : c’est un cadeau qu’il offre à ses parents. Si vous le vidiez immédiatement, il pourrait ressentir une frustration. Idéalement, aidez-le à vider le pot lui-même et montrez-lui comment tirer la chasse d’eau.

Étape 5 : arrêter progressivement les couches

Le sevrage des couches est une étape psychologique importante, qui peut être angoissante pour certains enfants. Alterner les couches avec des culottes choisies par l’enfant et habillez-le de vêtements simples à retirer.

Proposez-lui aussi des périodes cul nu. Pas la peine d’attendre l’été ; même en hiver, dans un logement chauffé, l’enfant peut se promener les fesses à l’air. Et, s’il fait pipi par terre, ne le grondez pas, mais dites-lui : « bravo, mais c’est mieux si tu fais dans le pot. »

Étape 6 : accorder des loupés

Soyez indulgent lors de petits accidents ; ils font partie de l’apprentissage. L’enfant peut l’interpréter comme un échec. Votre rôle consiste alors à lui expliquer que cela arrive et à lui redonner confiance. Prononcez les mots magiques : « Tu n’as pas encore réussi, mais tu as le temps. Tu y arriveras, comme papa et maman, quand tu seras prêt. C’est toi qui décides du moment ».

Étape 7 : faciliter l’apprentissage hors du foyer

Pour que l’enfant ne soit pas désorienté dans son apprentissage, communiquez ses progrès à sa nourrice et aux membres de la famille qui le gardent. Il est important qu’ils sachent à quelle étape l’enfant se trouve et quelles sont vos méthodes d’apprentissage.

Étape 8 : l’essuyage des fesses

Au début, chargez-vous de l’essuyage en expliquant pourquoi et comment le faire. Puis, progressivement, demandez à l’enfant s’il veut essayer de le faire tout seul. Profitez de cette dernière étape pour lui enseigner une autre règle d’hygiène : se laver les mains.

Quelles sont les conditions pour un apprentissage efficace ?

Nous l’avons mentionné en amont : tant que l’enfant n’a pas atteint la maturité psychologique et physiologique, l’apprentissage de la continence ne peut pas commencer. C’est une condition sine qua none !

La confiance et l’encouragement des parents et de la fratrie permettent à l’enfant de progresser dans sa découverte de la propreté. Lorsqu’il évolue dans un environnement compréhensif, dans lequel il ne ressent aucune pression, la peur et les blocages disparaissent.

Pour éviter les blocages, ne pas forcer le tout-petit à rester sur le pot. Punir ou gronder freine le cheminement de progression.

Par ailleurs, féliciter l’enfant en permanence place celui-ci dans une obligation de résultat : je dois faire plaisir aux parents. Alors, que ce n’est pas l’objectif visé. Le bambin doit comprendre qu’il doit être propre pour son bien-être personnel, non pour plaire aux adultes.

L’influence de l’environnement joue également un rôle majeur dans l’évolution vers la propreté. Par exemple, l’enfant placé en crèche aura tendance à vouloir imiter ses camarades précoces qui font déjà sur le pot.

Enfin, faites que l’apprentissage soit ludique. Aller sur le pot doit être un moment agréable et non une obligation.Faites preuve de patience, Rome ne s’est pas bâtie en un jour ! En moyenne, la continence diurne est acquise dès 3 ans, alors que l’acquisition de la continence nocturne prend plus de temps, soit de l’âge de 4 à 5 ans.

Comment apprendre la propreté avec la méthode Montessori ?

bébé propre

La philosophie Montessori repose sur l’autonomie de l’enfant dès son plus jeune âge et une parentalité bienveillante. Son approche de l’apprentissage de la continence se fonde sur quatre piliers :

  • un environnement favorisant l’autonomie ;
  • une communication adéquate ;
  • une attitude prévenante ;
  • la coopération et la confiance.

L’environnement idéal pour développer l’autonomie de l’enfant

Pour préparer cet environnement, privilégier les couches lavables dès la naissance du bébé. Celles-ci n’étant pas absorbantes, l’enfant commencera d’assimiler la sensation d’être mouillé après la miction ou la défécation. Il comprend alors plus rapidement qu’il fait ses besoins, ce qui favorisera son apprentissage.

Dès 18 mois, ou plus tôt si des signes annonciateurs de désir de propreté surgissent, on peut installer un pot dans sa chambre ou la salle de bains. Puis, on attend qu’il y prête son attention.

On l’habille de vêtements qu’il peut retirer et enfiler facilement tout seul. On élimine les salopettes ou les bodies avec boutons-pressions pour privilégier le lange jetable ou les culottes d’apprentissage à faible pouvoir d’absorption. Pendant la période estivale, optez pour la nudité, qui présente l’avantage de la découverte du corps.

Le langage adapté à l’apprentissage

Substituez certains mots de votre langage par d’autres est une pratique caractéristique de la communication bienveillante.

Parmi les mots à bannir d’office se trouvent « propreté » et l’adjectif « propre ». En effet, quand vous dites à votre petit qu’il est propre dès qu’il ressent le moment de faire ses besoins, cela sous-entend que lors des loupés, l’enfant est sale. Il pourrait ainsi mal le percevoir et ralentir son apprentissage. Le mot « continence » est plus adapté.

Le mot « accident » ne doit pas non plus être prononcé. Employez plutôt les mots « loupé » ou « fuite ». L’idée consiste à ne pas dramatiser l’évènement.

De même, on reformule ces phrases :
« tu n’es plus un bébé, tu dois faire comme les grands », pour la remplacer par : « tu fais comme papa ou maman ».
« tu ne fais pas caca dans la culotte » vs « si tu ressens le besoin, tu peux aller sur le pot ».
« ah, ça pue ! », ces paroles ne doit jamais être prononcées. En effet, exprimer du dégoût pourrait donner envie à bébé de faire dans sa couche pour cacher ses selles plutôt que dans le pot.

Une attitude bienveillante

Adopter l’apprentissage de la continence avec indulgence et enthousiasme. Faites fi des comparaisons et des conseils des proches ou de la famille. Cet apprentissage apporte estime et autonomie à l’enfant, ce serait dommage de le bâcler. Si votre bambin est confronté à votre lassitude et votre agacement, il se placera en situation d’échec dans son évolution.

La coopération et la confiance

Il s’agit d’installer des routines : aller sur le pot dès le réveil, après le repas, avant la sieste, avant le coucher, etc. Bien entendu, l’enfant n’acceptera pas dès les premières fois, alors persévérez avec gentillesse.

Selon Montessori, vous êtes un modèle pour l’enfant qui s’efforcera de vous imiter. Dites-lui ce que vous ressentez et ce que vous faites lorsque vous allez aux toilettes. Par exemple, exprimez-vous quand vous souhaitez faire vos besoins : « Oh, je sens que j’ai envie de faire pipi, je vais aux toilettes ». Et, s’il vous suit, laissez-le vous accompagner et observer ce qu’il se passe.

En outre, à la place de l’usuel compliment lorsque votre enfant a fait pipi dans son pot, demandez-lui plutôt ce qu’il ressent. Est-il fier ? Est-il heureux ? Car, ce qui compte dans cet apprentissage, ce sont les sensations du tout-petit et non celles de l’adulte. Féliciter plutôt quand bébé demande à aller sur le pot, cela aura plus d’impact.

Quels seraient les problèmes d’un apprentissage trop précoce ?

Les pressions sociales ou familiales pour atteindre la continence pourraient entraîner des problèmes de constipation et d’incontinence urinaire à l’avenir. Outre ces complications physiologiques de la maîtrise des sphincters, des troubles psychologiques peuvent survenir. L’enfant peut ressentir une mauvaise estime personnelle ou exprimer de l’agressivité contre son cercle familial et social.

À partir de quel âge le retard d’acquisition de la propreté devient un problème ?

Si l’apprentissage précoce est une démarche inutile et même dangereuse, l’absence de maîtrise de la continence après cinq ans s’avère problématique.

On parle alors d’incontinence diurne et d’énurésie (incontinence urinaire nocturne) au-delà de l’âge de 7 ans et d’encoprésie (trouble de la continence fécale) au-delà de 6 ans.

L’énurésie et l’incontinence diurne

De multiples causes impliquent une énurésie ou une incontinence diurne de l’enfant, notamment :

  • la constipation ;
  • l’apprentissage incomplet ou précoce ;
  • suractivité vésicale ;
  • sommeil profond ou perturbé ;
  • antécédents familiaux ;
  • infections des voies urinaires ;
  • abus sexuel ;
  • retard de maturité ;
  • conditions médicales comme le diabète de type 1, un comportement d’opposition, de l’anxiété, faiblesse du sphincter (spina-bifida), un trouble déficitaire de l’attention ou encore une dépression.

Avant de consulter un pédiatre, des astuces peuvent être mises en pratique pour tenter de résoudre le problème.

  • Faire dîner l’enfant au moins trois heures avant son coucher.
  • Cesser de boire une heure avant le coucher.
  • Détecter une éventuelle constipation.
  • Encourager l’enfant à aller aux toilettes avant le coucher.
  • Installer une veilleuse proche du lit de l’enfant pour simplifier le lever et le trajet vers les toilettes en cas de besoin.
  • Rassurer l’enfant et maintenir un comportement bienveillant.
  • Enregistrer les accidents et consultez un urologue pédiatre si les problèmes persistent.

L’encoprésie

Il s’agit d’une incontinence de selles formées ou semi-formées dans des endroits inhabituels (sur le sol, derrière le canapé…) ou dans le sous-vêtement.

Lorsque les enfants apprennent la propreté vers l’âge de trois ans, ils développent la capacité de contrôler volontairement la partie de leur sphincter anal. Cela leur permet de retenir les selles jusqu’à ce qu’ils aient accès aux toilettes. La fréquence de défécation varie selon les enfants ayant acquis l’apprentissage de la continence. En effet, elle dépend de la vitesse du transit digestif, qui s’avère rapide ou lent. Ainsi, il est considéré comme normal qu’un enfant ait de trois défécations par jour à une tous les trois jours.

Lorsqu’un enfant souffre d’encoprésie, il retient consciemment ses selles, ce qui entraîne une accumulation dans le rectum. En conséquence, des fuites surviennent par débordement, souvent sans que l’enfant en soit conscient.

On distingue deux types d’encoprésie.

  • L’encoprésie primaire : l’enfant n’a jamais acquis la maîtrise de la défécation.
  • L’encoprésie secondaire : l’enfant a contrôlé la défécation durant plusieurs mois ou années.

Les causes s’associent souvent à une constipation récurrente et à des facteurs psychologiques qui découlent d’un apprentissage de la continence trop précoce, un manque d’accompagnement ou des parents trop insistants sur la rapidité d’acquisition de la continence.

Dans certains cas, les facteurs psychologiques sont externes à l’apprentissage. Ils peuvent survenir à la suite d’un bouleversement dans le couple, un déménagement, un traumatisme physique ou psychologique, un manque d’affection.

Une consultation chez le pédiatre peut guérir l’encoprésie s’il s’agit d’une constipation banale. Si des problèmes psychologiques sont décelés, une aide psychiatrique sera nécessaire pour résoudre ce trouble fécal.

Pourquoi votre enfant régresse et recommence à faire pipi ?

Tout changement ou situation nécessitant une adaptation peut entraîner une régression chez un enfant. Les périodes de transition, telles que l’arrivée d’un bébé, l’entrée en maternelle, la séparation des parents, un deuil ou un déménagement, peuvent particulièrement être stressantes. Il a besoin de temps pour s’ajuster à ces nouveaux défis.

Face à l’inconnu, l’enfant peut se tourner vers des stratégies d’adaptation familières, même si elles correspondent à un stade antérieur de développement. Revenir à des étapes déjà maîtrisées lui procure sécurité et réconfort. Cette régression temporaire est généralement de courte durée.

En outre, les petits peinent souvent à exprimer leurs émotions verbalement, préférant réagir avec leur corps. Adopter des comportements régressifs est un moyen inconscient de retrouver un certain contrôle des situations dans lesquelles ils se sentent dépassés, ce qui les rassure. Une fois ce sentiment de sécurité retrouvé, ils peuvent progressivement reprendre leur développement.

L’apprentissage de la continence : ce qu’il faut retenir

L’acquisition de la propreté chez les enfants représente un processus complexe qui nécessite de la tolérance et de l’empathie de la part des parents. Chaque enfant évolue à son propre rythme physiologique et psychologique, et il est essentiel de le respecter. Des pressions pour l’acquisition de la continence peuvent entraîner des complications médicales et des troubles émotionnels à l’avenir.

Une approche bienveillante et ludique, en accord avec les principes de la méthode Montessori, favorise une initiation harmonieuse tout en préservant le bien-être de l’enfant.

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