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4 règles à faire appliquer en éducation positive

Saisir la vision de l’autorité positive pour adapter son attitude envers son enfant

Vous êtes parents et si vous lisez cet article, c’est que vous avez envie d’en apprendre plus sur la notion d’autorité en éducation positive. Vous vous demandez certainement comment on peut être à la fois bienveillant et ferme pour se faire obéir sans crier, ni même hausser le ton. Question que se posent de nombreux nouveaux parents ! En effet, cette façon de faire n’est pas encore répandue. Nos parents ont adopté un style d’éducation autoritaire alors que notre époque incite à valoriser l’enfant et à veiller sur son épanouissement. Alors, comment ça marche l’autorité bienveillante ?

 

Règle 1 ⇒ L’autorité en éducation positive rend compatibles la fermeté et la bienveillance

 

Imposer/respecter, deux ambitions contradictoires

Associer l’obéissance d’un enfant à une intention favorable, ça semble un peu contradictoire. En effet, on a du mal à imaginer que demander à un enfant qu’il accepte sans difficulté quelque chose qu’il n’a pas envie de faire puisse s’apparenter une autorité positive et puisse l’aider à s’épanouir. Alors imposer sa volonté à l’enfant donne l’impression de le mettre en situation désagréable …

Autoritarisme versus autorité compréhensive

C’est tout simplement parce que l’autorité en éducation positive n’est pas vue sous cet angle. Même si les parents gardent la maîtrise de ce qui doit être respecté par l’enfant pour son bien, il y a toutefois une nuance :

  • L’autorité autoritaire : c’est considérer son statut de responsable tel un pouvoir de supériorité en tant qu’adulte peut obtenir l’obéissance de l’enfant. Ce rapport de force entame la confiance et le respect dans la relation parent-enfant.
  • L’autorité bienveillante : c’est voir son statut de garant comme une capacité à autoriser l’enfant à faire ce qui est bon pour lui et le protéger de ce qui ne l’est pas. Pas question d’en profiter pour humilier ou priver l’enfant. On coopère plus qu’on impose.

 

Règle 2 ⇒ L’autorité positive demande au parent de se faire confiance

 

On met en place des règles et on s’y tient, ça rassure l’enfant

Si l’enfant sent qu’on est faillible, il n’est pas en sécurité ! Il a besoin du cadre rassurant que lui procurent les limites que vous lui offrez. La règle numéro 1 pour que l’enfant respecte votre demande, c’est donc d’être ferme avec soi-même. Il va tester pour savoir si vous êtes sûr de vous et que vos frontières tiennent la route : c’est une façon de savoir qu’il peut compter sur vous.

L’autorité en éducation positive vise à permettre la détente et le bien-être de l’enfant.

Nos conseils sur l’éducation positive visent à cultiver un environnement bienveillant, offrant des alternatives positives et des approches bienveillantes pour favoriser le développement harmonieux de l’enfant.

Pour rester ferme dans votre demande, celle-ci doit être bien fondée !

Cela veut dire que votre demande doit se fonder sur une raison forte qui fait que vous ne pouvez pas facilement transiger. Si vous autorisez votre fils à jouer sur l’écran en lui indiquant que plus de 30 minutes peuvent abîmer ses yeux, que vous le préviendrez quand le temps sera presque écoulé, que vous anticipez en lui disant qu’il choisira une autre occupation par la suite, ça l’aide à se projeter. L’autorité positive demande d’informer l’enfant de la suite pour qu’il s’investisse pleinement dans le moment présent.


Pour réussir à maintenir votre règle, vous devez être vraiment sûr qu’elle fait sens pour vous. Cela permet de déjouer les crises et éviter que votre enfant vous fasse « tourner en bourrique » ! 

 

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Règle 3 ⇒ L’autorité bienveillante, n’est pas laxisme, mais respect…

 

L’autorité en éducation positive est respectueuse de l’enfant

Aujourd’hui l’autorité parentale a évolué, voir notre article sur l’histoire de la parentalité. Elle ne consiste plus uniquement à imposer sa volonté à l’enfant. Le rôle des parents est d’être attentifs à sa personnalité et porter un regard positif sur lui. On cherche à prendre en compte son individualité et son ressenti.

Pour cela on se met à la place de l’enfant et on agit avec lui comme nous pour nous. C’est une des clés de l’éducation positive. Nous n’aimons pas les haricots, alors si on nous forçait à en manger ? Ou bien, si on est en plein visionnage d’un film, et quelqu’un éteint l’écran ? Ou encore, on nous impose un pull qui gratte, ou on nous demande de ne pas pleurer quand on est triste ou blessé ? 

Ce n’est pas parce qu’on écoute l’enfant qu’on lui cède tout !

Mais alors on fait comment quand on a décidé que pour son bien, il doit se coucher à 20 h, qu’on est sûr de soi, mais que l’enfant refuse ? Le laisser se coucher à 23 h serait lui céder et ne pas respecter notre engagement. Faire preuve d’autorité (réussir l’endormissement à l’heure) nécessite donc une dose de coopération. 

Concrètement ? Béatrice Sabaté nous conseille d’aider nos enfants à respecter nos décisions en leur faisant aimer les règles. Au lieu de dire « c’est l’heure d’aller te coucher », préférer : « c’est l’heure du câlin » ou « c’est l’heure de choisir un nouveau livre ! ». De cette façon, l’enfant apprend à trouver du plaisir à l’intérieur des limites, plutôt qu’à vouloir les transgresser. 

 

Il faut aussi savoir se respecter en tant que parent

En tant que chef de bord, il est important de prendre soin de vous et de rester en bonne santé physique et émotionnelle

Donc lorsque vous acceptez que votre enfant se relève plusieurs fois le soir, c’est votre intimité et votre repos qui en pâtit. Il est nécessaire de parler avec l’enfant pour chercher une solution. L’enfant ressent-il un manque d’affection dans la journée ? L’agencement de sa chambre le place-t-il en insécurité ? 

De cette façon, on reste positif ! Et on évite le traditionnel « c’est l’heure de dormir maintenant, tu vas être fatigué demain », qui ne prend pas en compte le ressenti de l’enfant et ne propose pas d’amélioration…

 Règle 4 ⇒ L’exemplarité, garante d’une autorité respectée…

 

Le mimétisme est naturel chez l’enfant 

Des neurobiologistes de la faculté de médecine de Parme ont mis en évidence l’influence de certains neurones dans l’apprentissage par l’imitation. Appelés neurones-miroir ou neurones empathiques, leur rôle est confirmé en 2010 : ces neurones permettent aux individus d’une même espèce de communiquer en intégrant les codes utilisés par leurs congénères.

Dès la naissance, c’est ce processus qui est en jeu, quand le nouveau-né observe et enregistre la gestuelle et les paroles de ses parents. Et en grandissant, il continue à intégrer nos comportements et à les répliquer. Ainsi se transmettent les coutumes, les traditions et… les pratiques éducatives !

 

L’autorité positive, c’est devenir un parent exemplaire 

Donc, si vous avez tendance à la critique et au jugement envers autrui et envers l’enfant, il manifestera ce même mode de fonctionnement. Et inversement, si vous prenez en compte ses préférences et celles des autres, il sera plus enclin à la tolérance envers vous et envers les autres. 

Autrement dit, imaginez qu’il est votre miroir. Agissez comme vous voulez qu’il le fasse. Il est trop sur l’écran, quelles sont vos occupations ? Il ne dit pas merci : le remerciez-vous de ces petites actions envers vous ? Il ne vous écoute pas : prenez-vous le temps de l’écouter ? Il s’énerve : perdez-vous facilement patience ?  Même si l’autorité en éducation positive incite à se remettre en question, veillez à déculpabiliser quand ça ne marche pas ! 

Dans l’épisode 4 du module 3 Le parent parfait n’existe pas !, Stéphanie Brillant nous aide à comprendre le fonctionnement du cerveau afin de faire des choix plus éclairés en matière d’éducation.

« Des neurones miroirs détectés chez l’homme »
www.pourlascience.fr

« Peut-on exercer une autorité “positive” ? »
L’école des parents, 2022/4 (N° 644)