plasticité cérébrale

Plasticité cérébrale et son rôle sur l’apprentissage

Bébé apprend à parler : le rôle insoupçonné de la neuroplasticité

Savez-vous pourquoi la plasticité cérébrale permet au bébé d’apprendre à parler ? Malgré notre prédisposition à la communication verbale, 90 % de l’apprentissage dépend de la capacité de notre cerveau à se modeler à son environnement. Comment fonctionne ce processus cognitif ? De quelle façon intervient-il dans l’acquisition du langage ? Comment l’encourager ? Voici 4 notions, insoupçonnées, pour bien apprendre à parler…

 

1 — La plasticité cérébrale permet le développement de nouvelles connexions neuronales pour entendre

Dès la naissance, des milliards de neurones sont contenus dans le cerveau du nouveau-né. Et comme le dit la neurobiologiste Catherine Vidal, seulement 10 % des synapses sont présentes à la naissance ; les 90 % restants se construiront plus tard. Les neurones se divisent en deux groupes :

  • Les neurones actifs : stimulés par les apprentissages quotidiens en tous genres, ils créent des connexions pour relier les neurones entre eux.
  • Les neurones inactifs : n’étant pas utilisés, ils ne participent pas au développement du réseau et disparaissent peu à peu.

Le cerveau initial est donc amené à se remodeler en permanence, au gré des stimulations sensorielles et des premiers moyens de communication à sa portée. Il crée de nouveaux chemins de communication neuronale. Cette capacité d’adaptation est appelée « plasticité cérébrale ».

2 — La plasticité cérébrale permet le développement de nouvelles connexions neuronales pour comprendre

L’environnement du bébé est stimulant. Tout est nouveau pour lui au cours de sa première année de vie. Les informations sont enregistrées grâce aux nouvelles connexions qui se forment. C’est à l’âge d’ 1 an que le cerveau du bébé connaît la croissance neuronale la plus forte. Ce réseau s’est développé suffisamment pour que l’enfant comprenne beaucoup de choses.

Pendant cette période, il ne faut pas croire que si le bébé ne parle pas c’est parce qu’il ne comprend pas. Au contraire, le fait de lui parler offre un « bain de langage », comme l’explique le pédiatre M-C Mauroy. D’autre part, le médecin rappelle aussi l’importance de l’interaction humaine pour donner du sens aux paroles.

En effet, c’est à force d’associer des mots et des gestes à une réaction du bébé qu’il en intègre le sens. Cette richesse est indispensable en période d’apprentissage passif. En lui parlant beaucoup, on lui permet d’activer la croissance du nombre de synapses et donc la plasticité cérébrale !

 

3 — La maturation neurologique et le développement de l’appareil phonatoire pour enfin, parler

Après cette période de développement intense du cerveau, l’imagerie cérébrale révèle que c’est dans l’hémisphère gauche que les « aires du langage » se développent. En fait, le fœtus présente déjà cette particularité. Simplement, c’est avec la maturation neurologique qu’elle s’amplifie.

D’autre part, ce processus est complété par la croissance de l’appareil phonatoire. De la naissance à un an, le bébé développe sa voix à travers son premier cri, ses pleurs, puis des vocalises. Sa maturation vocale s’exerce pour pouvoir varier en intensité et le bébé produit des sons plus aigus, plus graves, grognons ou chuchotés. Les syllabes apparaissent avec le babillage vers 6 mois. Et après ses tout premiers mots à 8-9 mois, il en connaît 50 vers 1 an. Enfin, dans sa deuxième année, il sait identifier, montrer et donner des objets.

Le facteur le plus important du développement du langage est l’environnement affectif dans lequel il évolue. Plus on le stimule, plus il a envie de communiquer. Et plus il s’exerce à s’exprimer, plus son cerveau se développe !

 

4 — La capacité du cerveau à se développer passe par le jeu et le bien-être

L’humain est un être social. Nous savons aujourd’hui que la qualité des interactions sociales influence entre autres nos circuits neuronaux. Nous devons donc prendre en compte cette donnée pour inculquer une éducation positive à nos enfants.

Jaak Pansepp est passionné par le développement du cerveau à travers le jeu. Pour lui, si un enfant prend plaisir à s’exercer à un jeu en particulier, son émotion se transforme en stimulant neurologique. La sécrétion d’endorphines permet alors le développement des synapses.

D’ailleurs, l’enfant cherche naturellement la proximité d’un être qui lui procure de la sécurité afin de se sentir détendu. Il sait qu’il n’aura pas être en état de vigilance et qu’il pourra s’immerger totalement dans son jeu. Et par là, profiter du plein potentiel ses fonctions d’apprentissage.

Raconter des histoires aux tout petits, chantonner des comptines ou réaliser une activité de proximité, qu’elle soit motrice, musicale ou manuelle, c’est un moyen d’accorder à l’enfant ce sentiment de sécurité dont il a besoin pour satisfaire son besoin d’apprendre. Ces moments sont l’occasion pour lui de s’entraîner à exprimer son plaisir ou déplaisir et à transmettre ses émotions. C’est le début d’un chemin vers la connaissance de soi

En offrant un lien affectif de qualité à votre tout jeune enfant, voici les bénéfices qu’en retire :

  • Son cerveau se développe mieux ;
  • ses facultés intellectuelles se diversifient ;
  • son équilibre affectif lui offre un socle précieux ;
  • il acquiert plus de mémoire et de concentration ;
  • l’empathie naturelle qu’il porte aux autres et à lui-même se renforce ;
  • il adopte une saine gestion de ses émotions.

Le cerveau a une capacité naturelle à se régénérer et à se modeler aux premières expériences et aux premiers apprentissages vécus par le bébé. Pour autant, un environnement affectueux et stimulant est garant d’un bon équilibre cérébral.

Dans l’épisode 4 du module 3 Le parent parfait n’existe pas !, Stéphanie Brillant nous guide pour offrir à nos enfants des expériences riches et adaptées durant les deux premières années de sa vie.