Un quart des Français partagent le lit avec leur nouveau-né. Et vous ? Vous ne savez que faire après la naissance ? Installer votre bébé dans votre chambre, le coucher dans sa chambre ou douillettement dans le lit parental ? Comme les opinions divergent et que les pratiques changent, voici quelques informations utiles pour y voir plus clair. Découvrez entre autres les conditions pour pratiquer un cododo bénéfique !
Le sommeil avec son bébé est un mode de fonctionnement tout simplement naturel pour toutes les familles dans la plupart des pays d’Asie et d’Amérique latine, mais aussi aux Philippines, au Vietnam et en Afrique.
Le partage du lit avec son bébé est particulièrement répandu :
Et il ne s’agit pas uniquement des nourrissons. Alors que des enfants âgés de deux ou trois ans au Japon dorment encore avec leurs parents, en Chine, ils dorment ensemble jusqu’à parfois leurs sept ans ! Pourtant, dans les pays européens et aux États-Unis, environ 15 % des lits ou chambres parentales sont partagés avec les bébés.
Jusqu’au Moyen-âge, le cododo, sans être nommé ainsi, était normal et les membres de la petite famille dormaient ensemble. Mais plusieurs raisons expliquent ce changement :
De plus, les familles nobles laissaient leurs enfants aux nourrices qui se chargeaient de les nourrir. Aucune raison donc de dormir avec leurs parents. On ne se préoccupait pas encore du bonheur de l’enfant ni des conséquences sur leur développement.
Le terme cododo a fait son apparition dans le dictionnaire Le Robert en 2021. Il est défini comme une pratique qui consiste à faire dormir son bébé dans le lit parental ou dans un berceau à proximité.
La Leche League est une ONG fondée en 1956 aux États-Unis et en 1979 en France. Elle soutient et informe sur l’allaitement maternel, on la retrouve dans 70 pays à travers le monde.
Puis, Thine Thevenin, une ancienne animatrice de la Leche League, a poursuivi la diffusion du message avec son livre « The Family Bed », en 1978. Pour elle, le lit familial est le meilleur moyen d’allaiter et de veiller sur son bébé en évitant de lui imposer la solitude et les pleurs.
Il s’inclut dans le mouvement du « maternage proximal » au même titre que le portage ou l’allaitement long. C’est une des façons de retrouver une cohérence dans la manière de s’occuper de son enfant dans une démarche d’éducation instinctive ou naturelle.
Ce mouvement a débuté dans les années 1970, sous l’impact des résultats de recherches de John Bowlby et de sa théorie de l’attachement. Selon cette dernière, c’est dans la petite enfance que se forgent les relations futures, grâce à un contact régulier avec un adulte qui « répond aux besoins de façon cohérente et continue ».
Le risque d’étouffement en cas de sommeil dans le lit parental a été révélé comme augmentant par 5 la mort subite du nourrisson. Toutefois, en comparaison, le risque est 3 à 4 fois plus élevé dans les sociétés où le bébé dort dans une chambre séparée…
D’ailleurs, l’OMS et l’UNICEF recommandent de faire dormir son bébé dans la chambre parentale jusqu’à l’âge de six mois dans un lit séparé.
Cette méthode évite de mettre son enfant en danger dans le lit conjugal et permet d’intervenir rapidement en cas de besoin. Il est aussi plus facile de lui parler pour le rassurer afin de maintenir le lien, cela évite de le laisser pleurer moins longtemps. C’est le début d’une éducation réussie !
Pour Élisabeth Briand, exerçant à l’hôpital Antoine-Béclère, à Clamart, « il n’est pas prouvé que le partage du lit soit associé à un risque plus faible de MSN. Et pour que cela soit considéré sans danger, il faudrait être sûr que l’enfant reste sur le dos, le visage dégagé, à l’air libre, qu’il ne soit pas recouvert d’une couette, que les parents ne fument pas, etc. (…) Il n’est donc pas recommandé de s’endormir avec un tout-petit dans un lit. La question est tout à fait différente quand l’enfant dort dans son lit à côté de celui des parents. Cela peut les rassurer et leur permettre de réagir plus rapidement en cas de problème. »
Rassurez-vous, plus un enfant se sent en sécurité, moins il devient dépendant ! Dans la plupart des cas, il quitte la chambre de lui-même pour prendre son indépendance quand il est prêt.
Surtout, il ne s’agit pas d’envoyer le bébé dans sa chambre du jour au lendemain, mais plutôt de laisser se faire progressivement l’éloignement au fil des mois. Pourquoi pas grâce à un lit adapté : de nombreux berceaux ouverts permettent de rapprocher ou d’éloigner votre bébé de votre lit.
D’ailleurs, c’est bien souvent les parents qui doivent se sentir prêts à laisser partir l’enfant, un peu comme à l’adolescence… Donc si cela vous questionne, n’hésitez pas à faire un petit travail avec un professionnel pour rendre cette étape plus harmonieuse !
Dans l’épisode 2 du module 3 Le parent parfait n’existe pas !, Maïlys Panelle nous aide à mieux comprendre les besoins de notre bébé afin d’y répondre au mieux !
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