L’éducation positive avec un adolescent

Éducation positive avec un adolescent : comment l’appliquer ?

L’adolescence est une période compliquée durant laquelle l’enfant n’est plus vraiment un enfant, mais il n’est pas encore un adulte. À cet âge, l’éducation qu’ils reçoivent est encore primordiale. Ils ont besoin d’écoute et de bienveillance pour pouvoir transitionner sereinement. Voici comment appliquer les méthodes de l’éducation positive avec un adolescent.

 

De l’amour et une connexion

Pour qu’un adolescent collabore et se confie sur ses problèmes, il doit impérativement se sentir aimé d’un amour inconditionnel. Lorsque des conflits surviennent (dépassement du couvre-feu, punition scolaire, mauvaises notes…), le dialogue doit toujours commencer par une connexion. Cette connexion est subordonnée à la démonstration d’un véritable désir de comprendre le monde intérieur des adolescents.

Il est important d’appliquer un ton doux, une approche bienveillante et des éléments de communication non verbale positifs. Lorsque le véritable besoin de se connecter est perdu, la communication non verbale est perdue. Pour établir un lien, nous devons nous mettre à sa place, lui dire ce que nous l’aimons et que nous comprenons la situation, et lui poser des questions par rapport au souci rencontré. 

 

De l’écoute

Proposez toujours une écoute basée sur une curiosité sincère. La question de la curiosité dans l’éducation positive vise à bien comprendre la réalité des autres, des adolescents en particulier.

Le livre de Jane Nelsen, « La discipline positive pour les adolescents », explique que la vraie question de la curiosité n’en est pas une dont nous connaissons déjà la réponse. Il dit aussi que ce ne sont pas non plus des questions pour des réponses qui ne nous intéressent pas vraiment. Tout cela perd son sens lorsque des adolescents sont punis après avoir partagé des informations honnêtement et en toute confiance.

 

Des encouragements

Et si nous remplacions la critique et l’humiliation par des encouragements ? L’éducation positive, c’est enseigner et porter, pas punir l’adolescent. Montrer de l’appréciation lorsqu’il fait quelque chose de bien est une stratégie efficace pour lui permettre d’améliorer encore plus qui il est. Faire une observation quand il fait un effort, remarquer quand il progresse, tout cela participe au développement de sa confiance en lui. 

De l’implication de sa part

Lorsque les jeunes sont impliqués dans la recherche de solutions et dans la mise en place de règles, ils sont plus susceptibles de respecter ce qui a été décidé avec leurs parents. Ces solutions sont différentes pour chaque famille en fonction du problème auquel elle est confrontée. Elles doivent être des solutions gagnant-gagnant pour répondre aux besoins des parents (besoin de sécurité, besoin de respect) et aux besoins des adolescents (besoin d’autonomie, besoin de liberté).

 

Du désintérêt pour ce que les autres pensent

Une clé de l’éducation positive : ne pas se laisser envahir par ce que les autres vont penser et garder à cœur ce qui est important pour l’adolescent. L’entourage aura toujours des jugements à faire et des préjugés en tête. Ne pas en prendre compte et raisonner en termes de besoins et d’élan vital pour son enfant est primordial. Cela augmente le niveau de bonheur de l’adolescent, car il sait que vous êtes de son côté. Il n’a pas peur de faire des erreurs, de prendre du plaisir dans son quotidien et de développer ses atouts et son sens de la responsabilité.

Cela nécessite de changer nous-mêmes plutôt que de vouloir changer l’enfant : qu’est-ce qui est dans son intérêt et qu’est-ce qui est bon pour lui ? Plutôt que ce que moi je pense être dans son intérêt ou bon pour lui ?

Une prise de recul

L’adolescence est synonyme de bouleversement physique, émotionnel et hormonal. En tant que parent, il est facile de pointer du doigt un manque d’hygiène ou un trop grand besoin d’évasion. Comprenez que votre enfant ne fait pas tout cela pour vous défier. Il va sans dire qu’il y a autant de périodes transitoires qu’il y a de personnes. On estime que la crise d’adolescence survient entre 13 et 18 ans, même si certains suggèrent qu’elle survient au début de la puberté, vers 12 ans ou un peu plus tôt. 

Derrière ce passage à l’âge adulte se cache la réalité de changements physiques, cognitifs et psychologiques. Neurologiquement, le cerveau de l’adolescent se reprogramme : il se débarrasse des informations qui ne sont plus utiles et crée de nouveaux circuits neuronaux pour améliorer la prise de décision notamment. Le cortex préfrontal, qui gère les émotions et anticipe l’avenir, est en plein chamboulement, ce qui rend l’adolescent plus fragile et plus influençable. Il traverse une période difficile, prenez donc un peu de recul et soyez plus indulgent avec lui !

 

Une transmission de compétences

Transmettre des compétences de vie à son enfant, c’est un des plus beaux cadeaux que l’on puisse lui faire. L’intérêt d’adapter l’éducation positive aux adolescents est qu’elle contribue à développer des valeurs telles que la coopération, la responsabilité, l’empathie, la contribution, ou encore l’autodiscipline. Sans ces compétences, difficile de devenir un adulte respectueux et épanoui. Comment faire ? Tout simplement en les impliquant dans la vie de famille au quotidien : tâches ménagères, courses, visites aux grands-parents, etc.

L’adolescence est une période de transition et de bouleversements. En adoptant les méthodes de l’éducation positive, il est possible de garder le lien, d’échanger et de se respecter mutuellement. Une démarche éducative qui allie fermeté et bienveillance, fondée sur l’encouragement, la coopération et le développement des compétences socio-émotionnelles, est l’idéal pour accompagner son enfant tout en douceur. 

Dans l’épisode 3 du module 3 Le parent parfait n’existe pas !, Soazig Castelnerac, auteure et créatrice du concept Save Your Love Date, explique pourquoi il est important de garder des moments à deux une fois devenus parents.