La gestion des disputes en éducation positive

La gestion des disputes en éducation positive

Les querelles entre frères et sœurs sont une problématique systématiquement rencontrée par les parents. C’est une source d’épuisement qui peut mener au découragement et à la punition. Les disputes peuvent survenir à tout moment et pour diverses raisons. Il est nécessaire d’observer et d’adopter la donne démarche de résolution selon la situation. Voici tout ce que vous devez savoir sur la gestion des disputes en éducation positive.

 

Pourquoi les enfants se chamaillent ?

 

La nature immature de l’enfant fait qu’il n’a pas encore toutes les clés pour s’affirmer, obtenir ce qu’il souhaite. Il ne sait pas encore forcément prendre en compte les besoins et la personnalité des autres, et avancer dans un conflit sans être ni victime, ni agresseur. Même si les disputes dans une fratrie sont difficiles à supporter par les parents, elles sont tout à fait normales et même utiles. En effet, elles permettent aux enfants de se différencier et de s’affirmer, bref de se construire.

 

Les raisons des disputes dans la fratrie sont diverses. Les causes les plus fréquentes sont la rivalité et la jalousie entre frères et sœurs. Cela est dû à l’ambivalence des sentiments qu’ils éprouvent les uns pour les autres : ils sont unis contre les adultes, mais rivaux face à l’amour et l’approbation de leurs parents. Chacun doit trouver sa place au sein de la famille. Les aînés voient d’un mauvais œil toute l’attention portée aux petits derniers, tandis que les plus jeunes envient les pouvoirs accordés aux plus grands.

 

Chamaillerie, dispute ou conflit ?

 

Avant d’intervenir, les parents doivent se poser cette question : est-ce une simple chamaillerie, une dispute ou un vrai conflit qui lui peut être plus violent ? Selon la situation, l’intervention à mettre en place n’est pas la même : 

 

  • Pour une petite chamaillerie en rapport avec un objet non partagé par exemple, il n’est pas conseillé d’intervenir, sauf s’il y a un risque que cela dégénère. Les enfants apprennent eux-même à gérer le problème. 

 

  • Les vraies disputes commencent vers l’âge de 5 ans. Les enfants savent parler et exprimer ce qui leur déplaît. La mésentente est verbalisée. Dans ce cas, il est préférable d’intervenir, mais toujours de façon neutre. Il est important d’arrêter la situation en décrivant ce que l’on a observé. Chaque enfant doit pouvoir prendre la parole pour donner son point de vue sur ce qu’il s’est passé. Ensuite, l’adulte peut donner des solutions pour que la dispute cesse. 

 

  • Un conflit réel entre 2 enfants représente une répétition de disputes au fil du temps. Il peut y avoir des paroles et des gestes violents. Si ça dure et si rien n’est fait, les relations entre eux peuvent se détériorer. Quand cela se produit, il faut stopper net. Les règles doivent être rappelées et les enfants séparés. Une fois que tout le monde est calmé, recherchez des solutions ensemble.

 

Comment anticiper les disputes ?

 

Pour éviter les querelles à la maison, mieux vaut anticiper. Tout d’abord, des règles doivent être mises en place et approuvées par toute la famille. Comme cela, pas de mauvaise foi. Les enfants comprennent qu’ils doivent se respecter entre eux. Une source de dispute fréquente : l’ennui. Proposez-leur des activités pour les occuper. Une bonne idée est de les faire jouer avec d’autres enfants et pas toujours entre eux : cousins, amis…Chaque fois qu’ils jouent bien ensemble sans se disputer, encouragez-les, montrez-leur à quel point c’est agréable pour eux comme pour vous. Quand vous sentez que la tension monte, faites diversion. Dans tous les cas, il est important de rester neutre, de ne pas prendre parti et de ne pas les comparer. Au global, en éducation positive, la communication est clé. 

 

Gestion des disputes en éducation positive : les erreurs à éviter

 

  • Crier ou avoir recours à la violence physique. La tension n’en sera que plus vive.
  • Intervenir à chaque fois, surtout si les enfants se chamaillent pour une broutille.
  • Ne pas écouter les enfants et juger sans savoir ce qui s’est réellement passé.
  • Obliger les enfants à se faire un câlin, à se réconcilier.
  • Les forcer à partager un jouet.
  • Punir les deux enfants sans comprendre.
  • Prendre le parti d’un enfant en particulier.
  • Punir systématiquement le plus grand.

 

Épuisement parental dû aux disputes : que faire ?

 

Parfois, lorsque les enfants se disputent en permanence, l’atmosphère familiale devient invivable. Le quotidien rime avec cris, violence verbale et/ou physique et les parents ne savent plus quoi faire. À ce stade, il faut se faire aider par des professionnels. Votre pédiatre ou médecin traitant peut vous orienter vers un spécialiste. L’idéal est de consulter en famille, afin que chaque membre puisse dire ce qu’il ressent. Souvent, le simple fait d’en parler débloque des clés auxquelles on n’avait pas pensé. Des solutions concrètes et pratiques sont suggérées et testées à la maison. Il faut se rassurer en se souvenant que les enfants qui ne s’entendent pas deviendront souvent très complices à l’âge adulte. 



La vie de famille s’apprend petit à petit. À chacun de trouver sa place, de se disputer puis de se réconcilier, de trouver des solutions aux problèmes. Chaque membre a ses spécificités, donc pas facile de s’apprivoiser. Avec de la patience, des règles et de la communication, tout le monde peut bien s’entendre ! Pour plus de clés sur la parentalité positive, rejoignez le programme « Le parent parfait n’existe pas ! ». 

 

Dans l’épisode 2 du module 3 Le parent parfait n’existe pas !, Maïlys Panelle, créatrice de Hello bébé, le site qui accompagne les jeunes parents, donne toutes les clés pour accueillir bébé.